Modifier les gènes des ruminants pour obtenir un lait pauvre en allergènes
Composé en majeur partie de substances allergènes, le lait animal provoque des troubles insupportables chez les personnes victimes d’allergie au lactose. Visible dans le lait des ruminants, la bêtalactoglobuline (BLG) est une protéine puissante qui ne figure pas dans le lait humain.
Pour rendre les laits plus tolérables, les scientifiques ne cessent de renouveler les recherches. Par exemple, la mutation spécifique d’un gène permet d’en modifier l’expression. Il y a aussi la procédure à base de l’utilisation d’ARN interférents ou ARNi, de petits ARN avec séquence complémentaire à celle d’ARN messager1 dont l’association à d’autres protéines cellulaires amène à la destruction ou l’inhibition de la traduction du gène.
Pour obtenir un lait sans bêtalactoglobuline (BLG), des scientifiques néozélandais ont placé des gènes synthétiques codant des ARNi reconnaissant l’ARN messager de la BLG dans des embryons de vaches. L’expérience a donné naissance à des animaux avec du lait sans allergène BLG et sans s’y attendre, les chercheurs ont réussi à améliorer la quantité des autres protéines présentes dans le lait des ruminants, d’où un lait qui a su conserver sa valeur nutritive. En rappel, l’ARN messager est une copie transitoire d’une portion de l’ADN comparable à un ou plusieurs gènes. Découvert en 1960 par Jacques Monod, François Jacob et son équipe, l’ARNm agit en tant qu’intermédiaire des cellules durant la synthèse des protéines.
La réaction des consommateurs
Après ces résultats concluants, les spécialistes néozélandais doivent encore subir les réactions des consommateurs. Outre sa richesse en acides aminés essentiels pour l’organisme humain, la fonction spécifique de la bêtalactoglobuline chez l’homme n’a pas encore été prouvée mais les scientifiques comptent éclairer la situation en étudiant son absence chez ces vaches.